les dîners I dinners

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Projet “l’oeuvre commence au dîner”

Mangeons-nous toujours Dieu quand nous nous mettons à table? Son corps, son sang? Que mangeons nous? La vitalité de l’être sacrifié? Retrouvons-nous à chaque repas une mère nourricière, une famille exigeante? Les repas ennuyeux du dimanche… avons-nous sublimé cet acte banal jusqu’à baiser la bouffe?
Je vous invite à un instantané du dîner… votre dîner.

Mise en œuvre:
ce travail est un constat établi à partir de dîneurs, et toutes les étapes qui participent à l’œuvre. Les convives ne sont pas de simples modèles assis à une table mais bien des acteurs qui provoquent une série de compositions d’instantanés picturaux et sonores. Chaque dîner est unique leur tableau aussi. C’est un travail sur l’importance du dîner dans notre société , la réunion , la tradition , la communion. S’il ne s’agit plus du repas sacrificiel ni de sa sublimation esthétique déjà peinte par Léonard da Vinci ou Véronèse , nous nous tournons vers une religion du repas avec ses “cathédrales du bien-manger”, et son pendant , sa perversion, les fast food et les plateaux télé. Le repas autour d’une table est encore un moment primordial et sacré dans notre société mais il tend à perdre de son importance. Un repas n’est pas qu’un moment où l’on se nourrit C’est une réunion autour d’un besoin vital, à l’heure de la misère et de la “malbouffe”.
L’art de peindre interroge l’art de cuisiner. L’art du repas se perd-il aux portes des fast-food?
Mon travail doit montrer sinon d’une manière formelle mais dans le vécu, toutes les étapes de la réussite d’un dîner jusqu’au tableau.

Faire un dîner , une œuvre :
Le choix des convives. Inviter c’est mélanger les personnalités, les egos, les caractères. Il ne faut pas créer un milieu terne ,ennuyeux mais vif et intelligent. Il faut trouver un équilibre et faire un plan de table.
Préparer un dîner . Faire à manger c’est vraiment exposer son plaisir de recevoir. C’est capter par les goûts ses convives, créer un environnement propice à la décontraction . Le choix des mets est important il doit s’opposer au surgelé et au repas minute.

La mise en image :
Le point de vue des peintures est le centre de la table. Pour se faire j’utilise une table ronde d’un diamètre de 240 centimètres autour de laquelle sont assis une quinzaine de personnes. Le centre est occupé un appareil photo rotatif panoramique. Une télécommande permet pendant le dîner de faire une série de prise de vues. Les peintures sont faites à partir des photos en ayant un rapport de 1/10. Les première toiles font 81 X 790 cm.

La dimension esthétique:
La participation active des convives à l’élaboration de l’œuvre.
Peindre d’un point de vue impossible, du centre de la table, en reformant le cercle en développé, le personnage de gauche se retrouvant à droite.
Peindre une mise en scène réelle construite par le dîner mais provoquée par moi. Par le choix des accessoires et la construction de la lumière j’influe l’esthétique du dîner , l’ambiance . Avant de peindre je provoque une composition naturelle et vivante. En peignant ces repas , je peins une banalité qui s’oppose aux compositions très élaborées que je peignais auparavant. Le choix d’une peinture très lisse et plus descriptive permet de rendre plus incisif ce parti de l’instantané au contraire d’une peinture plus en matière et baroque plus propice au lyrisme; les formats participant du même processus.
La lumière est un travail à part entière , c’est la dimension picturale , la mise en volume de la matière et nécessite des ajustements au fur et à mesure des dîners. Afin d’échapper au repas enfermé, il pourrait être intéressant de dîner dehors dans de beaux sites , paysages.

Des sons pris lors de dîners seront diffusés. Mis hors de leur contexte , les
conversations anodines s’articulant sur des mots et des rebondissements, passant “du coq à l’âne” prennent une dimension artistique de l’ordre de l’écriture automatique.

Cette œuvre est un travail personnel, il allie ce que j’aime, la cuisine, le plaisir de recevoir , le partage et bien sûr la peinture. Mélanger les goûts, les gens, les couleurs. Mais peut-être aussi confronter les savoirs et les idées sur ce thème.


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